La « Daytona » est un modèle emblématique de Ferrari et tout le monde la connaît sous ce petit nom, alors qu’en vérité elle s’appelle 365 GTB/4. D’ailleurs, le constructeur au cheval cabré n’a jamais reconnu officiellement le surnom qui lui a été attribué en souvenir du triplé historique réalisé lors des 24 Heures de Daytona en 1967.
La fabuleuse 365 GTB/4 est une véritable sportive à vocation Grand Tourisme produite entre 1968 et 1973. Cette déclinaison Coupé, conçue en 1’284 exemplaires, cohabitait avec le Spyder, 365 GTS/4 pour être précis, qui est, lui, beaucoup plus rare : seulement 122 pièces. Ce dernier jouit d’ailleurs d’une réputation bien plus large que le monde de l’automobile, puisque nous l’avons tous vu, ou presque, dans la série TV des années 80, Miami Vice. Il faut cependant noter que ce n’était qu’une réplique basée sur une Chevrolet Corvette.
Pour revenir à la 365 GTB/4, elle est dévoilée en 1968 à l’occasion du Salon de Paris, en remplacement de la sublime 275 GTB. Cette dernière ayant été récemment surclassée par la mythique Lamborghini Miura, Enzo Ferrari a décidé de répliquer en créant la Daytona. Plus virile et plus imposante que celle qui la précède, la 365 GTB/4 affiche un design particulièrement racé, il fallait bien cela pour marquer le coup.
Dessinée par Leonardo Fioravanti de chez Pininfarina, la 365 GTB/4 a été fabriquée par le carrossier Scaglietti, partenaire historique de Ferrari. Pas de doute, l’association de ces différents noms est une réussite à tous les niveaux.
En matière de design, les lignes de la Daytona s’inspirent beaucoup de la 275 GTB/4, avec notamment un très long capot et un habitacle reculé. Un style assez commun dans les années 60, avec notamment la Jaguar Type E qui a d’ailleurs été décrite par Enzo Ferrari comme la plus belle voiture lors de sa présentation en 1961. Dans le même esprit, rappelez-vous celle que nous avons découvert au printemps dernier, la mystérieuse Bizzarrini 1900 GT Europa.
Toutefois, la 365 GTB/4 dégage une image plus massive, voire même intimidante, que celle qu’elle remplace. Face à sa concurrente directe, la Maserati Ghibli, la Ferrari affiche un style plus élégant, tout en étant très dynamique et sensuel. Il faut avouer qu’il est difficile de ne pas succomber à son charme, même si pour ma part, ce n’est pas la Ferrari que je préfère. Attention, ce n’est qu’un avis personnel et malgré cela, impossible pour moi de rester insensible à cette belle Daytona, surtout dans la configuration de celle que j’ai la chance d’essayer aujourd’hui.
Au début de sa carrière, l’auto bénéficie d’un bandeau avant en perspex, qui lui vaudra la dénomination « Plexiglas » pour identifier la première série de Daytona. Par la suite, dès 1971, la voiture sera équipée de phares escamotables et c’est probablement sous cette forme que le plus de gens la connaissent. Pas vraiment surprenant, puisqu’il n’existe qu’environ 500 unités seulement du modèle « Plexiglas ».
En 1973, la 365 GTB/4 a été remplacée par la 365 GT4 BB et son moteur en position centrale arrière, dont nous connaissons mieux son évolution qui porte le nom de 512 BB. Rappelez-vous, il y a un peu plus de deux ans, lors de la création de Timeless Addict, nous vous avons proposé un essai de son ultime déclinaison, la 512 BBi. Pour la petite histoire, il faudra attendre 1996 et le lancement de la 550 Maranello, dont nous aurons l’occasion de reparler dans un prochain article, pour revoir une architecture avec le V12 à l’avant.
On peut encore mentionner que la 365 GTB/4 a inauguré une toute nouvelle jante en étoile, à cinq branches, qui fait référence aux roues des Formule 1 de cette époque. Elle sera aussi la première Ferrari à être équipée de pneumatiques Michelin.
Sous le majestueux capot de la 365 GTB/4, nous retrouvons un V12 4.4 litres, 4’390 cm3, couplé à une transmission 5 rapports qui est logiquement dérivé du mythique V12 Colombo de la 275 GTB/4. Ce moteur, Type 251, dispose de six carburateurs double corps Weber et offre un couple de 431 Nm pour une puissance de 352 ch à 7’500 t/min. Deux de plus que la Miura, permettant ainsi à la Daytona de rafler le titre de voiture de sport de série la plus puissante et la plus rapide au monde lors de son arrivée sur les routes.
Les performances sont d’ailleurs au rendez-vous, puisque la fiche technique promet un 0-100km/h en 5.7 secondes et une vitesse maximum de 281 km/h. Des chiffres plutôt impressionnants en regard de la période.
Pour cet essai, nous avons le privilège de disposer d’une première génération de 365 GTB/4, communément appelée « Daytona Plexiglas », de 1969. Notre voiture s’habille d’une robe bleu foncé qui lui sied à merveille. Combiné avec l’intérieur beige, je trouve que c’est la plus belle configuration possible pour une Daytona.
De plus, l’auto est dans un superbe état et divinement bien entretenue, ce qui se constatera également au moment d’en prendre le volant.
Même à l’arrêt, notre Daytona dégage une aura toute particulière de par sa ligne, mais aussi spécifiquement par son combo couleur. Cela représente parfaitement l’élégance d’un coupé grand tourisme aux performances enivrantes.
Je dois avouer qu’initialement j’avais une préférence pour la deuxième génération avec les phares escamotables. Cependant, maintenant que j’ai partagé plusieurs heures avec cette mouture, je craque pour cet avant et ses optiques abritées par le bandeau en perspex. Cela donne un petit côté racing à notre Daytona, dans l’esprit des déclinaisons Groupe 4 de compétition au look totalement démoniaque.
Au moment de m’installer à bord, on me fait part de la position de conduite relativement singulière. Jambes et bras tendus, je suis presque couché dans les sublimes sièges à l’habillage unique qui porte encore à ce jour le nom de « Daytona ».
Ensuite, difficile de ne pas être subjugué par le superbe tableau de bord et ses multiples petits compteurs, ainsi que le volant trois branches à la jante plutôt fine recouverte de cuir noir.
Sans même démarrer la bête, je ressens une ambiance toute particulière et la présentation est totalement dans l’esprit fin des années soixante et début des années septante. Il y a quand même un peu de modernité puisque notre auto dispose d’une climatisation et des vitres électriques. Mais bien évidemment, l’élément qui met tout le monde d’accord, c’est la légendaire grille de boite de vitesses. Le voyage a déjà commencé, mais il est maintenant temps de faire vrombir le majestueux V12.
La mécanique ronronne merveilleusement bien et la sonorité rauque du V12 est envoûtante. Comme de coutume, j’aborde les premiers kilomètres avec une grande humilité, surtout qu’elle est assez intimidante cette Daytona. D’une part, son gabarit plutôt imposant n’est pas très évident à assimiler avec cette position au volant et, d’autre part, la valeur de l’objet n’est de loin pas négligeable.
Heureusement la météo est idéale et les routes relativement désertes, je peux donc découvrir la belle italienne en toute sérénité. Rapidement je suis impressionné par l’aisance de cette Ferrari sur les grandes et rapides routes de campagne de notre région. C’est clairement dans ces moments qu’elle se révèle être le plus à son aise. Une GT dans toute sa splendeur qui permet de cruiser à rythme olympien et qui avale sans souci les courbes rapides.
Lorsque le tracé devient plus sinueux, ça se corse un peu car l’ensemble est un peu plus lourd à emmener. Reste que ce n’est pas insurmontable. Toutefois, cette 365 GTB/4 n’offre pas le même agrément que les modèles à moteur central de la marque. Ce n’est pas rédhibitoire pour autant, il suffit simplement de ne pas attaquer le couteau entre les dents. Finalement c’est tellement agréable de rouler sur le couple en gardant une cadence soutenue, cette mécanique est d’une souplesse déconcertante.
Comme souvent avec les anciennes, c’est en écumant les kilomètres qu’on découvre toujours mieux leur tempérament. Cette Daytona ne déroge pas à la règle et il faut bien prendre le temps de faire connaissance. Vers la fin de mon essai, je me surprends à pousser la mécanique toujours plus haut dans les tours et cela me permet de confirmer qu’elle aime vraiment ça.
Cette 365 GTB/4 est la parfaite définition du Grand Tourisme avec une auto qui ne rechigne vraiment pas à affronter les longs trajets, du moment qu’ils sont le plus roulant possible. Avec la température généreuse le jour de mon essai, c’est surtout moi qui subis l’énergie que demande cette conduite, avec une direction un peu lourde et un maniement viril du levier de vitesse au verrouillage ferme.
Par ailleurs, je suis très surpris par l’efficacité du freinage. On me confirme que c’est totalement d’origine, mais que cela a été refait récemment. Là encore, en regard de l’époque de l’auto, c’est vraiment de bonne facture.
Véritable chef d’œuvre du constructeur de Maranello, la 365 GTB/4 reflète parfaitement la vision de l’époque d’Enzo Ferrari au sujet des voitures de sport, à savoir une propulsion avec un moteur avant. En effet, pour citer le Commendatore, « Le cheval ne pousse pas la charrue, il la tire… ». Il s’agit également de la dernière Ferrari produite avant l’ère Fiat, tout un symbole. Mythique en tout point de vue, la « Daytona » a marqué aussi bien l’histoire de la marque que celle de l’automobile en général, on ne peut qu’apprécier.
Pour ma part, après ces moments passés au volant de cette belle italienne, je suis ravi d’avoir pu la découvrir plus en détails. Car même si sa réputation n’est plus à faire, tant le modèle est légendaire, cette 365 GTB/4 mérite vraiment d’être reconnue pour ses qualités exceptionnelles de grande routière.
Grâce à son système de motorisation puissant, la Ferrari 365 GTB/4 «?Daytona?» assure une place sur le marché mondial des véhicules de la haute technologie. Il est bon de savoir que les nouvelles technologies jouent un rôle crucial sur la gestion du patrimoine. On a tendance à confondre les vieilles habitudes aux nouvelles technologies alors que ces concepts sont totalement différents. Les études ont démontré les conséquences engendrées par les nouvelles technologies sur le patrimoine. Elles ont pour rôle de protéger, valoriser et diffuser le patrimoine tout en affinant le regard sur le patrimoine. À part ces avantages, ces dernières permettent également de conserver les archives, restaurer le patrimoine, apporter de nouvelles explorations scientifiques ainsi que de simplifier la diffusion du patrimoine.
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